Mètre Etalon
« Arielle Bertoin retente dans un supermarché le constat identitaire. Elle mesure les trous de chaque vêtement et sous-vêtements présentés dans les rayons hommes-femmes-enfants en ne laissant échapper aucune taille. La vérification s’étendra aux orifices des chaussures de toutes coutures. Ce comptage sans fin où s’opposent toujours le modèle et la série, est la réalité même du supermarché où l’identique est loi quelle que soit l’identité d’un corps.
La mesure, lorsqu’elle échappe à l’identique, retrace l’identité ; saisir la différence par l’infini du nombre. Toutefois, la mesure manque son objet et son origine renvoie au corps en mouve-ment, le pas ; le pied est la trace différente de chaque pointure. Les graduations sérigraphiées sur le mètre –étalon glissent vers l’hystérie du nombre. Les vides que chaque pied différent creuse au centre de la règle, témoignent de l’origine de la mesure. Cette mise en question du nombre et cette présence absence de la mesure ont retenu l’attention d’un artiste cofondateur du Poïpoîdrome, Joakim PFEUFER.» texte de Jean-Yves Petiteau